Une photo pour une fleur…
On entre dans l’aventure d’une histoire à écrire par tellement de chemins différents…
Je connaissais peu Loïe Fuller avant qu’on me propose de monter sur ce « Pont des arts ». Là, c’était un projet initial de Nicolas Lacombe.
Et puis il y a eu une photo. En noir et blanc. Un peu floue.
Un visage féminin retourné au milieu de voilages.
Avec un si joli mouvement.
Aussitôt, cette photo a fait du bruit dans mes oreilles. Le froissement du tissu, bien sûr, mais aussi les vibrations légères des ailes du colibri ou le fracas d’une tempête.
Alors, j’ai cherché d’autres images…
J’ai regardé La Danseuse, réalisé par Stéphanie Di Giusto.
J’ai écouté Fragson, la chanson de Barbara, et c’est la nuit qui s’est imposée
pour le décor.
Parce qu’à la faveur de la nuit… tout peut arriver.
Comme il n’était pas question de raconter l’enfance de Loïe Fuller… j’ai voulu trouver
les mots pour faire écho à ses mystères, son inventivité, sa sensualité, sa ténacité
d’autodidacte. Parler de son indépendance, du corps, de la lumière et de ce qui fait
qu’on se dépasse quand on croit en son art.
Dans sa Danse du Lys, Loïe Fuller était une fleur. Une fleur… l’image est tellement
idéale pour l’éclosion d’une vie.
Louise et Mary…
Il y a là deux filles pour une même histoire.
Les deux faces ou les deux petites voix d’un même personnage.
Parce que les vrais prénoms de Loïe Fuller étaient Mary Louise…
C’est ce qu’offre l’écriture : jouer avec la réalité !
Pour danser, Loïe Fuller prolongeait ses bras de bâtons… dans l’histoire,
c’est à deux qu’elles grandissent.
Dans ces époques où être « fille » était un combat d’affirmation, j’admire celles
qui ont bouleversé le monde.
La fleur qui me ressemble
Texte Thomas Scotto
Illustrations Nicolas Lacombe
Édition l’Élan vert, collection « Pont des arts », juillet 2019
24 x 32 cm, 32 pages
À partir de 8 ans
14,95 €