Les salons du livres ont tous leur saveur particulière… Celui d’Alençon à pour moi celui du tout premier. Un tout premier salon avec un seul livre sur ma table de dédicace : « Comptines au long des rues » chez Actes Sud Junior, illustré par Marie Quentrec.
Entouré d’Olivier Mau, publié en polar chez Syros, et de Christophe Honoré dont j’aimais tellement le « Tout contre Léo » à l’Ecole des Loisirs… je devais avoir l’air d’une parfaite nouille.
Ils n’ont jamais rien dit de ma tenue… salopette de velours jaune, kickers et lunettes tout aussi colorées. Je dois pouvoir les remercier encore aujourd’hui. Pas loin de nous, il y avait le Thierry Magnier de l’époque dont c’était aussi le premier salon en temps qu’éditeur. Et nous avons ri…tellement tous les quatre ! Peut-être pour nous moquer un peu d’une vieille autrice jeunesse qui en faisait trop, peut-être parce que c’est vraiment ça, les parenthèses enchantées des salons, peut-être parce que j’avais juste 23 ans… Alors qu’elle joie de revenir ici, là où tout à commencé. Et si heureux que le chemin se poursuive encore.
J’y rencontrerai les CP de l’école Jules Ferry d’Alençon, les CE de l’école St François et les 5èmes du collège Balzac.
Sans compter tout un week-end entier de dédicaces pour vous retrouver avec Barroux, Alice Brière-Haquet, David Dumortier, Kotimi, Taï-Marc Le Thanh (prix A-Fictionados 2023), Guilia Torelli et Liuna Virardi.
Du 9 au 13 septembre, nous étions donc tous deux, un peu fébriles, sous le regard, la houlette, les sourires, le mot juste et l’opiniâtreté de Laëtitia Botella. Et c’était dense, intense, joyeux, forcément questionnant.
Comédienne, metteure en scène, Laëtitia sait le terrain, l’écoute et la précision des textes. Ce qui se cache entre les lignes. Elle a l’oreille bienveillante pour bousculer nos habitudes de lectures à voix haute et nous emmener plus loin.
Parce que c’est bien ce que nous espérons avec Gilles. Que chaque nouveau projet soit une petite pierre brillante et différente sur notre chemin d’histoires. « Rien de grave » nous chamboule déjà. Depuis le point final de son écriture à Brive-la-Gaillarde en mars dernier (merci la Fal 19 !), jusqu’à ces premiers jours de plateau.
Et finalement, « jouer ». Tenter de le faire, sincèrement. Accepter que c’est ce que nous faisons. S’épauler des mots que nous avons écrits et des regards de nos personnages qui nous apparaissent petit à petit. S’étonner.
Une semaine, donc, pour balayer toutes les interrogations. Grâce à Laëtitia Botella, confirmer nos musiques choisies et en dénicher d’autres… Penser la scénographie, les lumières et ce qu’il faudra trouver d’éléments pour notre futur décor…
« Rien de grave » est un projet initié par la compagnie Les Voix de poche. Et la certitude que nous vivons une grande aventure. Alors n’hésitez pas à me demander le dossier de production ! Parce qu’évidemment, nous avons envie de l’emporter jusqu’à vous !
Plusieurs dates sont déjà à venir. La première ? le 25 octobre 2024 au même Tiers-Lieu de Fréniches (60) à 20h. La seconde ? En scolaire le 14 novembre 2024 à l’occasion du Festival La halte nomade, Salon du livre d’Aspet (31). La troisième et plus… en scolaire et pour une tout public pendant le superbe Festival « Lettres d’Automne » de Montauban (82) les 18, 19 et 20 novembre 2024.
En parallèle à cette semaine folle, vous dire que : Le dernier livre de l’ami Gilles vient de paraître : « Le Roi Lune » aux Editions Actes Sud. C’est son premier format album, les superbes illustrations de Victoria Roussel sont d’un classique si moderne… une merveille ! Alors, il faut de ce pas faire honneur à ce Roi poétique !
L’amie Laëtitia à 1001 projets dans sa besace et le sésame pour y accéder se trouve tout simplement ici : https://lesnuitsvertes.com/
Quoi de mieux pour une rentrée que de découvrir le résultat de plusieurs mois d’écriture et qui ne sera pas livre mais sur une scène de théâtre…
Il y a un peu plus d’un an, Hervé Suhubiette, auteur, compositeur, interprète m’a embarqué dans une aventure folle.
Folle parce que de grande audace.
C’est lui que le CREA d’Aulnay sous-bois… lieu de création, de formation et de ressources dédié à la pratique vocale et scénique accessible à tous depuis plus de 30 ans… est venu chercher pour sa nouvelle création. C’est lui qui a proposé mon nom d’auteur pour imaginer le livret… d’une comédie musicale. Et, connaissant son univers, son chemin de musique, son goût du partage et nos chanteuses aimées communes… j’ai dit : « oui ».
Ce « oui », c’était être invité à un grand repas où l’on ne connaît personne, ne pas être certain dans un premier temps d’avoir le costume approprié mais ne pas douter, au final, de pouvoir assurer la conversation jusqu’au bout de la nuit…Et nous sommes partis de zéro. Il fallait convaincre l’équipe expérimentée du Crea de pouvoir écrire une narration théâtrale et une dizaine de chansons. Trouver une histoire, une thématique qui n’aurait pas encore été abordée en 30 ans de spectacle ! Les premiers mois ont donc été de recherches… de tentatives… de retour en arrière… d’ajustements…
Et puis… J’ai eu envie de voir les 30 jeunes (12 / 17 ans) en plein cœur de San Francisco, 1978.
Nous sommes l’année de l’assassinat d’Harvey Milk dans une ville emblématique de la cause homosexuelle, une ville à la pointe dans le domaine de la mutation écologique et des revendications des libertés.
Deux groupes de jeunes se retrouvent aux abords d’une grande palissade qui renferme les ruines d’une maison détruite. Les un.e.s ont besoin de planches pour une manifestation proche, les autres viennent aider deux ami.e.s à y retrouver des souvenirs sous les gravats. Leurs souvenirs… Et si de cette rencontre naissait un même combat ? Et si sur cette terre, ils et elles reconstruisaient une terre utopique ? Que construit-on, justement, quand le monde explose autour ? Et si la jeunesse pouvait se faire entendre ?
Avec Hervé, nous ne savions pas que ce serait un « work in progress » d’une telle ampleur ! Il a fallu évidemment s’entendre tous deux, réussir à se voir, tenter qu’il y ait le moins de frustrations créatrices possible à distance. Lui à Toulouse, moi au-dessus de Paris. Hervé est un habitué des mots… et bien sûr j’ai tremblé à chaque chanson envoyée.
La première a été « Notre refuge »… sa musique a donné le ton à toute l’histoire.
Extrait : « Échoués… là, contre vents et marées Échoués… là dans ce coin oublié Coin déserté d’un océan de ville Si d’une terre on se faisait une île ? Échoués… là, de nos pas dérivés Échoués… là, sous un ciel épuisé D’un ciel d’étoiles et de tant de déluges Si d’un hasard on faisait un refuge ?
Oui ce sera ici notre refuge… Oui ce sera ici notre refuge. »
Toute la suite a été de grands questionnements, d’enthousiasmes et de pas à pas tremblants. Une nouvelle fois, dire beaucoup en peu de temps. Faire vivre plusieurs voix d’âges différents, plusieurs personnages aux personnalités propres :
Amy, Jeffrey, Cheryl, Ronald, Christopher, Angela, Shawn, April, Matthew… Cole, Suzann, Russell, Cleve, Wendy, Heather, Carrie… Toustes vont bientôt vivre en « vrai » et c’est évidemment une émotion folle.
Le CREA entoure les jeunes de professionnel.le.s. C’est tout le précieux de cette structure unique en France. Il y a donc Aurélie Reybier à la direction musicale assistée de Laurine Lrx et Alice Pavlidis, Jean-Michel Fournereau à la Mise en scène, Laurence Perez à la Chorégraphie, Casilda Desazars à la scénographie, Isabelle Pasquier aux costumes, Gilles Fournereau aux lumières et les musiciens qui seront présents sur scène.
Merci à toutes et tous pour cet engagement-là. Merci à vous, jeunes chanteurs/euses, acteur.ice.s et danseurs/euses… nous nous sommes vus au tout début pour échanger et je sais que pour le grand final je prépare déjà mes yeux à quelques larmes à venir !
Merci Hervé pour « L’étincelle… Le feu… Les ailes… L’enjeu… », j’espère que nous n’en resterons pas là.
« San Francisco 78 » Création les 28 et 29 septembre prochain au Théâtre et cinéma Jacques Prévert- Ville d’Aulnay-sous-Bois.
Ce 17 août 2024… après 26 ans d’écritures, de lectures, de rencontres et l’annonce officielle il y a quelques mois… j’ai eu le grand honneur d’être médaillé Chevalier des Arts et des Lettres par ma tante et marraine, elle-même médaillée de l’Ordre National du Mérite.
Au début, tout au début, lorsque j’avais vingt ans, je ne savais rien du métier d’auteur. Qu’il soit de littérature adulte, de jeunesse, pour tous les âges. Ça ne faisait pas parti des métiers que j’imaginais « pour plus tard ». C’est pâtissier que j’aurais aimé ! Alors, quel lieu plus approprié que le salon de thé/pâtisseries, Le Caméo, nouvellement ouvert par ma plus grande fille, Mathilde, à Rochefort et qui fait la part belle au cinéma et à la littérature pour la remise de cette distinction. Un moment d’émotions si fortes… entouré de ma famille et de quelques ami.e.s de plein été… que le discours de celle qui sera pour les présent.e.s et pour toujours : « tata Chantal »… a réuni d’une envolée superbe.
Parce que oui, cela fait 26 ans que je suis bel et bien auteur. Pendant longtemps, je n’ai pas verbalisé que je créais. Véritablement, ce sont les enfants, les ados, les lectrices et lecteurs rencontrés qui m’ont fait prendre conscience que les mots étaient ce que j’avais trouvé de mieux pour m’exprimer entièrement. Frontalement ou en me cachant, ils sont à la fois mes remparts, mes refuges et mes étendards. Écrire, est ma manière de regarder… d’écouter… d’être au plus près de la poésie des autres pour imaginer la mienne. Et comme tout et à n’importe quel moment peut faire entrer en création, je veux être réactif à l’idée, je ne veux pas bouder ma curiosité. Toutes les questions que je me pose sont mes meilleurs déclics, les plus grands moteurs pour me pousser à dire. Dans ce sens, la vie de tous les jours m’aide beaucoup. La famille est aussi un sujet inépuisable pour le meilleur, le drôle, le sensible et pour ses drames. L’écriture des émotions est le fil conducteur de toute mon écriture. Pour beaucoup écrire s’apprend en écrivant mais je crois encore apprendre à écrire en « rencontrant ». Écrire n’a jamais été pour moi être en ermitage. Lorsque j’écris, je ne suis jamais hors la vie. Et nous avons cette chance-là de croiser des gens qui savent le partage des mots. Parce que nos livres n’existent pas. Nos mots ne servent à rien tant que quelqu’un ne s’en empare pas.
J’ai fait de ma passion des mots un métier « multiple » qui passe par autant de manières de l’appréhender que de moyen pour transmettre ce en quoi je crois. La lecture à voix haute, le texte vivant est aujourd’hui ma grande activité de création. Lire à voix haute est une suite logique de mon écriture qui l’est déjà… à voix haute. J’ai besoin, au moment d’écrire, de dire tout haut. Pour le rythme des phrases, la musicalité, l’impact. J’ai été élevé à ça… les histoires enregistrées, les intonations, les silences, les quand vous entendrez la clochette, tournez la page… Lire à haute voix est un vrai moment partagé. On ne lit pas de la même manière un polar et un album, un conte et un dialogue de cours d’école. Lire ne va pas de soi, c’est un vrai apprentissage, et je vois bien la difficulté qu’ont beaucoup d’enfants et d’ados à lire. Je veux dire lire entre les lignes, pas simplement déchiffrer. C’est justement ce qu’offre la littérature : les silences, la subtilité. Et c’est une évidence que lire à haute voix ouvre des portes insoupçonnées à des oreilles qui n’auraient jamais lu ces textes-là. Nous l’éprouvons avec les ami.e.s Cathy Ytak et Gilles Abier depuis longtemps avec notre Atelier du Trio.
Et c’est dans ce même sens que j’ai crée ma compagnie « Les Voix de Poche » pour accompagner sur scène mes textes de papier ou ceux imaginés avec d’autres. Le premier grand projet de la compagnie arrive bientôt, en octobre 2024… ce sera « Rien de grave » écrit et joué avec Gilles Abier !
Alors cette distinction était bien plus que la mienne. Elle est celle de notre littérature jeunesse, adolescente… notre littérature, tout court. Chacune et chacun sur les routes depuis longtemps, nous savons l’importance de la transmission. Celle des questions posées entre nos lignes, au cœur de nos images. Celle qui fait rêver et puis qui bouscule, qui engage, pour ouvrir à toute humanité. Et je suis chanceux que le garçon que j’aime se soit dit que cela valait mes pages de poésies, mes années de mots, de sourires, de larmes, d’engagements…
Mes mercis ne seront pas assez forts pour rendre ce que j’ai reçu d’amour ce week-end-là. Mais… Merci à toustes.
Cet album, je l’aime à la hauteur de toutes les émotions qu’il a fait naître. Publié en 2001 aux Editions Milan (Merci à Justine de Lagausie pour ce pari-là) il était illustré par Eric Battut. Quand j’ai su que ce serait lui… illustrateur confirmé et tellement en vogue dans mes débuts d’auteur, j’ai bien sûr compris que ce livre allait naître sous une bonne étoile.
Et cela tombait encore mieux, puisqu’en matière d’étoiles, la cuisine interne de ce texte est en plein cœur d’une constellation ! Référence directe au « Petit Prince » de St Exupéry, j’ai eu envie, il y a 23 ans, de prendre au mot l’auteur quand il nous laisse dans de si grands questionnements : « … C’est ici que le petit prince a apparu sur terre, puis disparu. Regardez attentivement ce paysage afin d’être sûrs de le reconnaître, si vous voyagez un jour en Afrique, dans le désert. Et, s’il vous arrive de passer par là, je vous en supplie, ne vous pressez pas, attendez un peu juste sous l’étoile ! Si alors un enfant vient à vous, s’il rit, s’il a des cheveux d’or, s’il ne répond pas quand on l’interroge, vous devinerez bien qui il est. Alors soyez gentils ! Ne me laissez pas tellement triste: écrivez-moi vite qu’il est revenu… »
Pour beaucoup, « Sables émouvants » est l’expression d’un deuil… Pour moi, c’était ma lettre à ce Petit Prince autant qu’à la peur de l’enfance qui risque de disparaître si on ne pense plus à elle. Finalement, tout cela n’est pas si éloigné…
Depuis, avec Eric Battut, nous nous sommes retrouvés sur une autre histoire : « Kado » aux éditions à pas de loups. J’espère que nous en ferons d’autres.
Mais parce qu’il y a des livres qui marquent et qui manquent sur un chemin d’écriture, Je voulais que « Sables émouvants » renaisse et qu’il inaugure le format de mes prochaines lectures enregistrées que j’ai appelé « Thomas Scotto raconte… » (en toute simplicité !!)
À vous maintenant de faire ou refaire quelques pas dans ce désert. À vous d’y fabriquer vos clés pour avancer. Merci à Eric d’avoir accepté que ses illustrations soient là. J’ai pris la liberté d’en « animer » quelques-unes…
Merci de vous abonner absolument à cette chaîne Youtube ! Elle comporte déjà plusieurs autres petites choses…
Dans le cadre de « Côté cours côté jardins » imaginé par l’association Grains De Lire de Carpentras, je vous propose tout d’abord d’être le lundi 8 juillet, au 114 rue des frères Fenouil, à Carpentras. Pour plusieurs choses (programme sur leur FB) dont : – Une lecture musicale pour adolescents et adultes partagée avec Thibault Delbart : « 3 nouvelles de cinéma »… Où il sera question de dévaler les plaines du Far-West pour un être cher, de faire d’un trajet en car une escapade à la Tim Burton et d’être en amour comme dans Lalaland…
Puis de me retrouver le mardi 9 juillet à 13h au théâtre « l’isle 80 », 18 Rue des 3 Pilats à Avignon (tel 04 88 07 91 68) Pour la lecture théâtralisée de « Quelques secondes encore » (Éditions Nathan, coll. Court Toujours) « Alban, le frère aîné d’Anouk, est en état de mort cérébrale après être tombé d’un toit. Les médecins ont besoin de savoir si la famille fait don de ses organes. Mais la mère d’Anouk et Alban n’est pas prête à faire ce choix. Anouk se lance dans la mission de convaincre sa mère en ravivant leurs souvenirs heureux. Le compte à rebours est lancé, pour la mémoire d’un frère. »
Deux jolies manières de faire vivre la compagnie Les Voix de Poche puisque… Cher.e.s ami.e.s enseignant.e.s…. ces lectures et quelques autres sont sur Adage / Pass Culture !
J’y ferai : – Des rencontres scolaires, vendredi 21 juin avec des CE2, CM1 et CM2… – Des ateliers d’écriture samedi 22 à 16h et dimanche 23 à 10h30 à partir de « Dans ma maison »… un livre que je défends toujours et qui est encore disponible. – Des dédicaces des autres livres, donc, grâce à la librairie Némo de Montpellier.
Enfin avec l’ami Régis, nous clôturerons le festival avec notre lecture dessinée de « Kodhja » (Ed.T.Magnier) que nous sommes toujours si heureux de présenter.
Un grand merci à toute l’équipe de l’office de tourisme de Mauguio Carnon !