Ce janvier 2024 pouvait-il mieux commencer… ?
En jolie compagnie d’un nouveau projet d’engagement…
Les Editions du Pourquoi ont eu l’idée magistrale de nous réunir avec Jo Hoestlandt pour leur collection « Faire humanité ».
Jo a pensé son « Bal perdu »…
J’ai répondu par « Des airs sauvages »…
Et nos histoires ont 100 ans d’écart, toutes deux citent Jaurès, toutes deux basculent de l’insouciance d’une jeunesse heureuse qui danse ou skate à la violence du monde qui les rattrapent.
« C’était au temps où les petites filles s’appelaient Lili, Suzette, ou Mimi, un autre temps qu’aujourd’hui. Je ne sais pas si les étés étaient plus beaux, plus dorés, si l’eau qui coulait sous les ponts portait autant de rêves que de poissons. Les petites filles couraient le long, sur les berges où fleurissaient encore les coquelicots.
Mais cette année-là, en plein été, la guerre rôdait, pas loin, comme un monstre assoiffé de sang qui réclamerait une énorme ration de beaux jeunes hommes pour nourrir son énorme gueule puante. ».
Jo Hoestlandt.
« C’est l’image de son skate dévalant le pavé que je garderai longtemps…
Rue Jean Jaurès.
– Jaurès ? Encore un homme inconnu… pour un trottoir célèbre ! j’avais fanfaronné, tout haut, la première fois qu’on s’y était retrouvé. Et le groupe avait beuglé notre cri de ralliement en signe de félicitation. […]
Bientôt célèbre, j’aurais dû préciser. Un trottoir bientôt célèbre puisque après avoir traîné dans tous les recoins de la ville […] tout le monde était tombé d’accord : Cette rue serait la piste idéale ! La nôtre. »
Jo Hoestlandt est celle qui m’a ouvert les bras,
Un soir d’anniversaire d’édition à la Coupole il y a 26 ans.
Mon premier livre venait de sortir, j’étais mal fagoté avec des lunettes et des chaussures bien trop colorées pour l’endroit.
Je pensais juste que je n’étais pas à ma place.
Heureusement, il suffit d’un sourire, de quelques mots lancés pour se sentir un petit peu moins perdu.
Plusieurs années après, nous sommes aux deux extrémités du même livre…
et c’est peu dire que j’en suis heureux, touché… totalement.
Pour fêter cela, j’ai imaginé une bande-annonce :
et un entretien avec Jo :
Tout cela sans compter les illustrations de Manon Karsenti.
Crayons de couleurs chaudes, scènes de vies qui font la petite et la grande Histoire, qui disent si bien toute la joie de vivre dans un monde en violence.
Elles sont littéralement au cœur du livre.
La collection « Faire humanité » compte deux (quatre ? !) autres titres de Mathis et Pierre Soletti. Elle fait la part belle à la vie en société et notre rapport aux autres.
Janvier 2024 vient de commencer et je vous souhaite
de danser follement en littérature et dans la vie.
De pouvoir hurler longtemps toutes vos humanités.
Bal perdu / Des airs sauvages
Jo Hoestlandt/ Thomas Scotto.
Illustrations Manon Kersenti.
Editions du Pourquoi pas. Collection « Faire humanité ».
7, 50 € Sortie 5 janvier 2024.